Madagascar est un des Pays d’Afrique le plus vulnérable aux risques hydrométéorologiques. Cette extrême vulnérabilité aux risques de catastrophes naturelles se matérialise ces dernières années par une prévision saisonnière météorologique de plus en plus pessimiste qui avance une probabilité de survenance annuelle de deux à trois cyclones par ans pour la Grande Ile et une estimation d’environ 100 000 000 USD des coûts des pertes et des dommages provoqués par leurs passages après chaque saison cyclonique, et un des secteurs qui est identifié pour être le plus affecté est le secteur de la Logistique en général mais aussi et surtout le secteur du transport car les routes, les ponts et chaussées figurent parmi les infrastructures identifiées comme étant les plus durement touchés, exacerbant encore d'avantage la difficulté d’accès vers certains districts, vers certaines communes et vers certains fokontany qui, déjà en temps normal, sont particulièrement isolés et vers où l’accessibilité restent un défi majeur à relever.
Ces dernières années, à l’instar de l’année 2017 et 2018, il apparait clairement que les résultats des études qui ont mis en avant ces estimations reflètent bien malheureusement la réalité observée post passage de cyclone ou de zone de convergence intertropical (ZCIT) sur tout le territoire national.
Afin de faire face à cette situation alarmante, Madagascar a déjà, depuis 2016, adopté une nouvelle politique nationale de gestion des risques et des catastrophes (PNGRC) et mise à jour sa stratégie nationale de gestion des risques et des catastrophes (SNGRC) sur la base des orientations du Cadre de Sendaï (2015-2030) et qui formalisent au niveau national :
−> Sa détermination à redoubler d'effort pour renforcer la réduction des risques et des catastrophes, pour réduire les pertes humaines en cas de calamités.
−> Sa volonté d’entamer le processus d’intégration de la réduction des risques et des catastrophes dans toutes les politiques nationales de développement.
Fort de toutes ces initiatives institutionnelles, Madagascar a également pu bénéficier depuis plusieurs années déjà, de l’appui du Programme Alimentaire Mondial (PAM) en matière de renforcement de capacité dans de nombreux domaines dans lesquels il se positionne comme le leader au niveau mondial, et notamment celui de la logistique.
Depuis 2018, le Global Logistics Cluster a mis en place une stratégie « preparedness » et a identifié 6 pays cibles pour initier la mise en place de ce processus. La sélection de ces pays a été faites sur la base d’indices de risques, de performance logistique au niveau national et d’indicateurs de capacité. Madagascar a été choisi parmi ces 6 pays (les autres étant le Bengladesh, la République du Laos, le Malawi, la Mozambique et la région Pacifique).
L’objectif principal de cette stratégie est de garantir que les intervenants nationaux disposent des outils et des connaissances nécessaires pour s'approprier les opérations de logistique humanitaire et atteindre les communautés vulnérables en cas de catastrophe. Grâce au soutien des membres du personnel dédié du Groupe Sectoriel Logistique dans le pays, le projet vise à améliorer la coordination, la collaboration et le partage des connaissances. Les activités comprennent la prestation de formations et de simulations dirigées par le gouvernement pour identifier les défis et les vulnérabilités de la chaîne d'approvisionnement, l'élaboration de documents clés, ainsi que l'intégration de données et de technologies de cartographie dans la planification des catastrophes.
"Le Groupe Sectoriel Logistique (GSL) est un groupe de travail constitué de tous les acteurs nationaux et internationaux basés à Madagascar œuvrant dans des activités d’appui aux populations vulnérables, de réhabilitation des infrastructures; permettant de partager et mettre à disposition toute information, capacité et matériel logistique, en appui à la facilitation d’assistance humanitaire."
Les partenaires du Groupe Sectoriel Logistique s’engagent à respecter les principes humanitaires tels que définis par le droit international humanitaire (DIH ).
Le principe d’humanité signifie qu’une solution doit être trouvée aux souffrances humaines partout où elles se manifestent, en prêtant une attention particulière aux populations les plus vulnérables.
Le principe de neutralité signifie que l’aide humanitaire ne doit favoriser aucun camp lors de conflits armés ou autres.
Le principe d’impartialité signifie que l’aide humanitaire doit être octroyée sur la seule base des besoins, sans aucune discrimination.
Le principe d’indépendance signifie que les objectifs humanitaires doivent être détachés des objectifs économiques, militaires ou autres.